Le jeudi 16 mars 2023, la tour Saint-Victor de l’église de Saramon s’est effondrée. Le 24 décembre 2023, le toit de l’église du hameau de Garbic, commune de Monferran-Savès, a cédé. Deux événements qui posent la question de la préservation, et de l’entretien, des édifices religieux dans le Gers.
Mercredi 3 janvier, le député David Taupiac et le président du conseil départemental Philippe Dupouy se sont rendus à Garbic, au pied de l’église du hameau fermé depuis 10 ans au public en raison de sa toiture défectueuse, pour tous deux « apporter leur soutien à la municipalité », quelques jours après l’effondrement du toit. Jean-Sébastien Boucard, secrétaire général de la préfecture, était également présent.
Un groupe d’habitants du hameau, le collectif pour la préservation de l’église de Garbic, est venu à leur rencontre.
L’église bientôt restaurée ?
Un groupe d’habitants qui s’interroge. « Quand le toit est tombé il ya 10 jours, tout le monde était catastrophé. On espérait que cela tienne encore un peu », confie Danielle Deluc, professeur retraitée et membre du collectif. Encore un peu, le temps qu’un leg inespéré de 178000€, que la commune a reçu il y a quelques mois, soit débloqué par la préfecture et que des travaux soit entrepris.
Dans son testament, la généreuse donatrice, au milieu de l’année 2023, indique que son argent doit servir à la restauration de l’église de Garbic pour y célébrer des mess. Or, la municipalité souhaite affecter cet argent à l’église de Monferran-Savès, sur la place principale du village. Opposition ferme de la population du hameau, et refus catégorique de la préfecture en septembre dernier, cette somme doit bien aller à l’église du hameau de Garbic. Depuis, cet argent est en sommeil.
« L’église est depuis peu désacralisée. Or, les jambes est soumise à la réfection ainsi qu’à l’organisation d’office religieux. J’ai déjà demandé l’avis de la direction juridique du ministère. Je les ai relancés la semaine dernière », indique Jean-Sébastien Boucard. Hormis une surprise de dernière minute, l’argent devrait être débloqué prochainement et sera bien affecté à l’église détruite.
« Ces 178000€ permettront de couvrir la réfection de la toiture. L’église, c’est l’emblème de Garbic, et elle est importante pour la population », acquiesce Cédric Wieczorek, conseiller municipal de Monferran-Savès. Du retard a été pris, admet-il, mais « la réfection ne coûtera pas plus cher demain que ce qu’elle aurait coûté hier ».
« Pour la désacralisation d’une église, il faut l’accord de l’évêque et de la préfecture. Lorsque l’évêque a donné son accord, il lui avait été indiqué qu’il n’y avait aucune solution pour sauver cette église fermée depuis dix ans », indique l’abbé David Cenzon.
Un patrimoine en danger ?
« Dans le cas de Monferran-Savès, tout est clairement identifié, les devis sont faits, le déblocage des fonds est en cours de finalisation », soutient le député Taupiac. « Mais pour de petites communes, qui ont parfois plusieurs églises, les maires n’ont pas les moyens d’entretenir les édifices. C’est un problème que l’on rencontre souvent ».
Constat partagé par Cyril Cotonat, président de l’association des maires ruraux du Gers, et par Michel Baylac, président de l’association des maires ruraux du Gers. « L’entretien de ces édifices va devenir un gros problème. Pour une petite commune, il faut comprendre que ce n’est pas toujours la priorité. Il devrait mieux accompagner les maires de petites communes qui ne sont pas nécessairement armés pour aller chercher les subventions, pour évaluer le patrimoine », considère le premier.
« Beaucoup de maires sont inquiets et nous ont alertés. Et nous alertons à notre tour les autorités », abonde Michel Baylac. « Ce sujet a été évidemment abordé lors de la dernière assemblée des maires de France ».