Par
Rédaction La Presse de la Manche
Publié le
12 août 2024 à 8h40
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L’église Sainte-Marie de Couville (Manche) semble avoir des origines anciennes. D’après la tradition, à une époque lointaine, les campagnes n’avaient que de simples oratoires ou des chapelles. L’église se dresse au milieu d’un vaste cimetière où furent découverts de nombreux sarcophages.
L’édifice actuel, construit au XIIIe siècle dans le style roman, est remanié au XIVe dans le style gothique. Le clocher en bâtière est construit au XVIIIe siècle. L’église Notre-Dame-de-Couville fut donnée en 1144 à l’abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte.
Des fontes du XIIe siècle
Elle abrite plusieurs œuvres classées à titre d’objets aux Monuments historiques, dont les fonts baptismaux du XIIet siècle. Certainement la pièce maîtresse de cet édifice, une légende miraculeuse y est attachée : Cette pièce maîtresse était destinée à une église voisine. Elle a été amenée sur l’emplacement qu’elle occupe aujourd’hui par des bœufs qui la traînaient et qui ont refusé d’aller plus loin malgré les efforts de leur conducteur. On se détermine à construire l’église en cet endroit.
La cuve est rectangulaire, montée sur cinq colonnes. Le décor des panneaux de la cuve présente un décor différent sur chaque face. Si on développe les quatre faces, on obtient un rébus théologique : Un cercle encadré d’un quadrilatère qui signifie le début de l’histoire, c’est-à-dire la création.
Une bête fantastique, un dragon, c’est le Léviathan, symbole du mal, du dernier ennemi de Dieu. Une étoile à cinq branches, c’est le sceau de Salomon, signe de science, d’initiation, voire de société secrète ou de magie.
Trois arcades en plein cintre sur quatre colonnes, c’est le symbole des portes de l’église, la Jérusalem céleste. Pour résumer, c’est le thème du drame d’Adam qui a été choisi pour être sculpté sur les fonts baptismaux avec la rédemption par le baptême.
C’est aussi le destin de l’humanité, fortement ressenti par l’homme du Moyen Âge qui va vers le salut après la chute dans le mal. Ces motifs sont caractéristiques de l’époque mérovingienne, cependant ces fonts baptismaux ne peuvent être antérieurs au XIIet siècle.
Le maître-autel date de la fin du XVIIet siècle et provient de l’abbaye de Blanchelande, il est chargé de décors floraux, des angelots du baroque français. Il est installé dans le chœur avec un nouveau tableau représentant la scène, exécuté en 1812 par Louis Goubert de Valognes.
Cette église est simple et spacieuse, sans croisée, la plupart des fenêtres et portes indiquant la fin du 12è siècle. Le chœur a été allongé en 1700. On remarque la chaire à prêcher (1778) avec son escalier, son dosseret, son abat-voix couronné de six volutes.
De notre correspondant Bruno LACOTTE
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