Le musée Carnavalet, Musée D’histoire de la ville de Paris, est rouvert. Une première Visite

Photo: Juin 2021

Comme le promet l’affiche, « la vie Parisienne » est de retour avec la fin du lock – out de la Corona et donc « son musée », le musée Carnavalet rouvert après quatre ans de rénovation.

Il s’est passé beaucoup de choses pendant cette période:

  • Le musée est maintenant devenu beaucoup plus convivial pour les visiteurs. Il comprend deux anciens palais de la ville, L’hôtel Carnavalet du XVIe siècle (avec des extensions ultérieures) et l’hôtel du Peletier de Saint-Fargeau du XVIIe siècle. La connexion entre les deux bâtiments a été améliorée, le parcours D’exposition est devenu plus simple et plus clair, ce à quoi de nouveaux escaliers élégants contribuent beaucoup.
  • Les salles d’exposition étaient littéralement dépoussiérées, en partie-en termes prosaïques-un peu désencombrées-et c’était vraiment nécessaire: la première question d’un ami parisien à qui nous avons parlé de notre visite au musée: le Carnavalet est-il toujours aussi encombré? Peut-être aurait – on PU et dû en faire plus (dans le département sur la Révolution française, par exemple), mais les conservateurs se sentiront comme un ami libraire qui, même si les étagères débordent, aura du mal à se séparer de pièces avec lesquelles il a tous une relation personnelle.
  • Le musée a L’ambition de s’ouvrir à de larges couches de visiteurs, notamment pour les enfants: environ 10% des objets exposés sont spécialement positionnés et préparés pour eux.

Au total, ce sont 3700 expositions qui illustrent l’histoire de la ville. La vue d’ensemble va de la préhistoire …..

Vestiges d’une pirogue néolithique datant de plus de 4500 ans, originaire de Bercy (aujourd’hui 12e Arrondissement)

jusqu’à Présent…

Crayon surdimensionné, qui a été porté en 2015 lors d’une manifestation de solidarité pour les journalistes assassinés par des terroristes islamistes du magazine satirique « Charlie Hebdo ».

Ce N’est qu’une petite sélection parmi les collections du musée, mais qui, selon Valérie Guillaume, la directrice du musée, devrait être adaptée à une première visite. Un musée, estime-t-elle, doit pouvoir être découvert en un jour.[1]  Avec cette exigence, un visiteur qui visite ce musée pour la première fois est certainement dépassé. Plus réaliste est de gagner un premier aperçu approximatif. Ensuite, en fonction du temps et de l’intérêt, on peut regarder de plus près l’un ou l’autre département ou des pièces d’exposition particulièrement intéressantes.

Voici quelques premières Impressions. J’ai sélectionné pour cet article des expositions que je trouve particulièrement intéressantes, importantes, curieuses ou Belles. Il y a aussi beaucoup de pièces qui font référence à des sujets qui ont déjà fait l’objet de ce blog. Les notes/liens correspondants se trouvent dans les notes respectives. Dans l’ensemble, il s’agit de donner un aperçu de l’offre vaste et diversifiée du musée et de susciter l’intérêt de partir en voyage de découverte.

Vue depuis l’entrée dans la Cour D’honneur du musée avec la Statue de Louis XIV.œuvre D’Antoine Coysevox, elle a été créée en 1689 pour la mairie de Paris et se trouve dans la Cour D’honneur du musée depuis 1890.

La visite commence par la salle très accueillante des panneaux D’entreprise et de publicité (salle des enseignements).

Il y a de nombreux signes anciens et particulièrement artistiques des Restaurants, des magasins et des ateliers. Par exemple, le bouclier avec le chat endormi et la souris…

Il appartenait à un magasin de vin de la rue Mouffetard

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L’image très controversée « Au nègre joyeux »est également exposée. Depuis la fin du 19ème siècle, il a fait de la publicité pour un Café sur la place de Contrescarpe. [2]

En 2017, il a été retiré sur décision du Conseil municipal de Paris et est maintenant suspendu dans un coin du musée. Un panneau D’information contenant le texte d’un « comité scientifique »non précisé est joint. Après cela, l’image est L’expression de « stéréotypes racistes », tels qu’ils étaient d’usage à la fin du XIXe siècle: D’où son bannissement de l’espace public. Cependant, il y a aussi des interprétations très différentes, opposées de l’image.  Après tout, il montre un « homme de couleur » non pas comme un serviteur, mais comme un client, qui est justement servi par une employée du café. Mais les efforts de la communauté de la maison concernée, des initiatives citoyennes et de la mairie du 5ème arrondissement, pour laisser le tableau à sa place ancestrale avec une explication du contexte historique, furent vains. [3] Dans un post de Blog plus tard, peut-être plus sur ce spectacle grotesque de correctness Politique.

Lors d’une première visite au musée, on passera ensuite aux  Galeries d’introduction avec ses informations d’introduction et ses objets D’exposition sur l’histoire de la ville de Paris et les hôtels Carnavalet et le Peletier de Saint-Fargeau, qui servent aujourd’hui de Musée.

Il y a, par exemple, un grand Plan de la ville de Paris de la première moitié du XVIIe siècle ou cette porte en chêne de la mairie de Paris: l’ancienne a été détruite en 1652 pendant la Fronde, la révolte contre le règne royal du jeune Louis XIV, et remplacée par la nouvelle porte avec les têtes de Méduse. Elle survécut à l’incendie de la mairie, le 24 Mai 1871, commis par la commune de Paris.

La statue équestre D’Henri IV à la cour Henri Quatre a survécu à l’incendie de l’hôtel de ville. Il y a aussi quelques sièges tranquilles.

La Statue Orne à l’origine le tympan de l’entrée principale de la mairie de Paris. Elle y a remplacé une statue précédente érigée en 1606 et détruite en 1792. Sur le cou du cheval se trouve encore le point de tir d’une balle du semaine sangante 1871 à voir

On peut ensuite visiter les salles D’exposition au 1er et 2ème étage, qui présentent l’histoire de la ville du 16ème au 20ème siècle. Mais nous suivons ici le parcours historique qui commence par des objets sur le développement préhistorique, romain et médiéval de la ville. Elles sont exposées au sous-sol de l’hôtel Carnavalet, accessible par une entrée originale.

Voici un fragment de chapitre de Lutèce romaine

Modèle de la construction médiévale dense de L’Île de la Cité autour de Notre-Dame:

Tête et main D’Abélard du tombeau D’Abélard et D’Héloise au cimetière du Père-Lachaise (1814-1818). La contrepartie D’Héloise existe bien sûr. Lorsque le Père Lachaise fut installé au début du XIXe siècle, on y transporta les dépouilles du mythique couple d’amoureux Médiéval. Comme les tombes de Molière et de la Fontaine, elles devaient servir à rendre le nouveau cimetière attrayant pour la Bourgeoisie parisienne. Pour la conception des têtes, le sculpteur Pierre-Nicolas Beauvallet s’est inspiré des crânes exhumés D’Abélard et D’Héloise.

La visite se poursuit au premier étage de l’hôtel Carnavalet. C’est là que Madame de Sévigné, la célèbre écrivaine, est bien évidemment honorée. Après tout, elle a été maîtresse de maison à L’hôtel Carnavalet pendant près de 20 ans.

Voici son Portrait (Claude Levèbvre, ca 1665) au-dessus du Bureau chinois où elle écrivit beaucoup de ses lettres à sa fille en Provence. L’Adresse du musée rappelle également Madame de Sévigné: 23, rue de Sévigné.  Votre maison de naissance est très proche, sur la place des Vosges.

Un vieux panneau de rue: C’est là Qu’Henri IV fut assassiné en 1610 par un fanatique religieux. Une plaque commémorative est apposée sur place-aux arcades de la Fontaine des Innocents. Et dans le sol est incrusté une plaque avec les armoiries du roi qui relie la France et la Navarre (son pays D’origine et son lieu de naissance Pau).

Détail d’un Paravant du Faubourg Saint-Antoine. Il s’agit d’un travail de peinture à motifs chinois réalisé avec un vernis imitation de la famille Martin (vernis Martin). Ces travaux de peinture jouissaient d’une grande popularité au 18ème siècle. Le Faubourg Saint-Antoine était le centre de la production française de meubles jusqu’au milieu du XXe siècle. Dans L’Ancien Régime, les ébénistes du quartier, les ébénistes, les meubles exquis fabriqués par la noblesse française. [3a]

Une attraction particulière du musée sont les « period rooms ». Un Exemple est ce Salon de musique avec des boiseries provenant d’un hôtel particulier, un palais municipal détruit au XIXe siècle.

Dans le musée, le magnifique Salon de compagnie du hôtel D’Uzès de la rue de Montmartre a trouvé sa place. Il a été conçu par Claude-Nicolas Ledoux. Il y a plusieurs salles dédiées à Ledoux dans le musée. Après tout, il a fortement influencé l’architecture néoclassique avant la Révolution française et ses conceptions architecturales utopiques ont eu une grande influence sur le développement ultérieur de l’architecture. Sont également exposés les équipements qu’il a conçus du célèbre Café militaire et des modèles des « barrières » du fameux mur des douanes autour de Paris, qu’il a également conçu. Quatre de ces portes et postes douaniers classiques sont encore conservés aujourd’hui.[4]

L’un des points forts du musée est le département de la Révolution française au deuxième étage de l’hôtel du Peletier de Saint-Fargeau.

Bien sûr, Rousseau et Voltaire, pères spirituels de la Révolution, sont également dûment reconnus.

Voici une image du sarcophage de Jean-Jacques Rousseau, qui, après son transfert du tombeau d’Ermanonville, a été déposé devant le Panthéon le 11 octobre 1794, avant que les dépouilles – avec celles de Voltaire – ne soient retrouvées dans la voûte du Panthéon. [5]

© Paris Musées / Musée Carnavalet-Histoire de Paris

Le tableau de Jacques-Louis David représentant le serment du bal du 20 juin 1789 est l’une des pièces les plus célèbres du musée. Le serment de Ballhaus fut, pour ainsi dire, l’acte fondateur de la Révolution française: les représentants du Tiers État réunis au Ballhaus (jeu de paume) de Versailles jurèrent de ne pas se séparer avant l’adoption D’une constitution.

Au centre de l’image se trouve Bailly, le maire de Paris qui prête serment. David a clairement mis en scène l’enthousiasme des députés qui, à une exception près, scellent la décision par leur serment: il montre la grande foule, mais aussi des députés individuels et détaillés: le peuple dont la souveraineté est invoquée ici n’est pas une Masse anonyme, mais il est constitué d’une multitude d’individus. A travers les fenêtres ouvertes de la salle de bal, la lumière (des lumières) brille, et le rideau léger est agité par le vent frais qui souffle dans la salle et symboliquement dans toute la France.[6]

Voici un modèle de la Bastille, fabriqué à partir d’un carré de pierre de la Bastille démolie. Dès le 15 juillet 1789, un jour après la prise de la Bastille, L’entrepreneur Pierre-François Palloy reçut L’ordre de retirer la Bastille, employant environ 800 ouvriers. Alors que la plupart des pierres ont été réutilisées pour des constructions parisiennes, Palloy en a profité pour créer des Souvenirs[7] – comme cela est arrivé plus tard avec des fragments du mur de Berlin…. Chacun des nouveaux Départements a reçu un tel modèle Bastille.

Il ne faut pas manquer dans le musée la déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 (en voici un extrait). La France aime se considérer comme la »patrie des droits de l’homme ». Mais depuis le début, il y avait toujours un certain décalage entre la noble revendication et une réalité plus ou moins en retard.[8] Un seul exemple: le 14 septembre 1791, Olympe de Gouges, dans sa déclaration « déclaration des droits de la femme et du citoyen », réclamait l’égalité entre les hommes et les femmes.  Deux semaines plus tôt, la constitution de la Monarchie constitutionnelle avait été proclamée comme préambule avec la déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui, comme le futur Code Napoléon, refusait aux femmes l’égalité juridique avec l’homme. Le 3 novembre 1793, la courageuse penseuse des droits de la femme fut guillotinée par les Jacobins – elle avait oublié ce qui convenait à son sexe, dit-on.[9] Et aujourd’hui encore, il y a suffisamment de domaines et de cas où le respect des droits de l’homme et du citoyen laisse beaucoup à désirer. Ainsi, depuis 2012, la France a été condamnée à huit reprises par la Cour européenne des droits de l’homme pour avoir traité des demandeurs d’asile de manière inhumaine ou indigne.[10] Mais malheureusement, le musée ne dispose pas d’une intégration historique et D’une problématisation.

Cet ensemble D’écriture de L’époque révolutionnaire porte le slogan « vivre ou mourir librement » (Vivre Libre ou Mourir), qui contient également des sous-titres du Vieux Cordelier, une revue éditée par Camille Desmoulins. Elle se réfère à L’article 11 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen: La libre communication des pensées et des opinions est l’un des droits de l’homme les plus précieux. Chaque citoyen peut donc écrire, parler et imprimer librement, sous réserve de la responsabilité de L’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.

Cette figure de soldat en bois et métal a été créée entre 1789 et 1800 et se trouvait devant un bureau de recrutement pour la Garde nationale créée à Paris en 1789 et commandée par La Fayette.  Il s’agissait d’une milice de volontaires destinée à assurer la paix et l’ordre sur le terrain et à soutenir l’armée régulière pendant la guerre.

Ce sont les meubles de la famille royale pendant la captivité à la Tour du Temple, Rue du Temple dans le Marais. C’était le reste – aujourd’hui disparu-d’un complexe fortifié des Templiers, transformé par la ville de Paris en prison de haute sécurité au début de la Révolution française.   Le 10 août 1792, des révolutionnaires prennent d’assaut le château des Tuileries, où la famille royale était emprisonnée après L’échec de la fuite. Jusqu’à L’exécution de Louis XVI/Louis Capet le 21 janvier 1793, la famille passa à la prison du Temple.

Le 20 janvier 1793, le peintre Jean-Jacques Hauer célébra le départ de Louis XVI, condamné à mort, de sa famille dans cette peinture à l’huile exposée au musée. Il est remarquable aussi à cause du peintre. En effet, il est né Johann Jacob Hauer dans le Gau-Algesheim en Hesse rhénane. En 1769, Hauer s’installe à Paris, où il devient L’élève de Jacques-Louis David à l’Académie des Beaux-Arts.

À l’été 1789, Jean Jacques Hauer, comme il se faisait appeler, sert comme commandant dans le 2e Bataillon de la Garde Nationale. En 1792, en tant que capitaine de la Garde nationale, il est nommé commandant du bataillon de la Section des Cordeliers. Le couvent des Cordeliers de la Rue de l’École-de-Médecine Club des Cordeliers  avec Georges Danton et Jean Paul Marat, il fait partie des Clubs radicaux parmi les révolutionnaires. Mais Hauer, en tant que peintre de la Révolution puis de la Restauration, a survécu aux bouleversements de son temps.[11]

Boucles d’oreilles « à la guillotine » avec bonnet phrygien sur le dessus, sur lesquelles pendent les têtes de Louis XVI et de Marie – Antoinette avec la couronne royale renversée (vers 1880): un bijou délicat. Apparemment, il s’agit d’une boucle d’oreille « républicaine » qui a accueilli la guillotine de Louis XVI.

Bien sûr, L’époque de Napoléon est aussi largement prise en compte dans le musée – d’autant plus que la ville a été fortement marquée par ses édifices tels que L’Arc de Triomphe, La Madeleine, la Rue de Rivoli, etc.

« Le cortège du Sacre de Napoléon I Le 2 décembre 1804 » (le cortège du sacre de Napoléon I Le 2 décembre 1804 sur le Pont Neuf, sur le chemin de Notre-Dame).  Peinture de Jacques Bertaux (1745-1818). Découpe

La photo montre la calèche avec Napoléon et Joséphine en traversant le Pont Neuf sur le chemin de la cathédrale Notre-Dame de Paris, où a eu lieu le couronnement de L’empereur et de l’impératrice. La voiture avec L’Initiale N a été spécialement construite pour cette cérémonie. Au total, le train des invités de mariage, bordé et accompagné de cavalerie, se composait de plus de 40 voitures luxueuses. Les balcons et les chambres, en particulier près de Notre-Dame, ont été loués à des spectateurs qui ne voulaient rien manquer du spectacle grandiose.[12]   

Cette peinture à l’huile de Robert Lefèvre représente Napoléon en uniforme de chef de la Garde. Le tableau a été commandé en 1809 par la ville de Paris pour le salon impérial de la mairie. Il est d’ailleurs remarquable que la main de Napoléon indique une carte représentant L’Europe et L’Afrique du Nord. Après tout, cette année-là, après la victoire décisive à Wagram, Napoléon avait dicté à L’Empire D’Autriche la paix de Schönbrunn, mettant ainsi fin à la cinquième guerre de coalition. Napoléon est ainsi célébré comme un stratège et un commandant victorieux.

Avec un grand bond en avant, la guerre franco-allemande de 1870-1871 et la Commune de Paris se poursuivent.

Ceci est un extrait d’une Peinture à l’huile de Jules Didier et Jacques Gulaud. Il montre le départ du jeune ministre de la guerre Léon Gambetta, qui, le 7 octobre 1870, quitte Montmartre avec le Ballon Armand-Barbès pour Paris, encerclé par les troupes allemandes, pour organiser la résistance depuis Tours puis Bordeaux. En haut à droite de l’image, vous pouvez voir d’ailleurs une cage avec des pigeons voyageurs, qui ont contribué de manière significative à la transmission de messages avec la Ville assiégée.  En novembre, l’armée de la Loire se dirigea vers Paris et le 30 novembre, 70 000 soldats de Paris tentèrent de percer le siège de la Marne et de s’unir à l’armée de la Loire. Cette Tentative échoua cependant à la Bataille de Champigny.[13]

Ce sont les décombres de la colonne de la place Vendôme. Elle a été construite par Napoléon pour célébrer ses victoires et la « Grande Armée ». Le 16 Mai 1871, la colonne avec la Statue de Napoléon à son sommet fut démolie comme Monument du militarisme. Le peintre Gustave Courbet en fut tenu responsable et, après la défaite de la Commune, fut condamné à payer les frais de reconstruction. Incapable de le faire, il dut quitter la France et passer le reste de sa vie en exil en Suisse.[14]

Ce tableau de Victor Darbaud représente la statue de la liberté conçue par L’alsacien Bartholdi, réalisée dans les ateliers Gaget-Gauthier de la rue de Chazelles à Paris. Tout d’abord, des pièces individuelles ont été fabriquées, qui ont ensuite été préalablement assemblées à côté de l’atelier. La Statue, qui s’étend au-delà des toits de la ville, est devenue une destination privilégiée des Parisiens. « C’est une des curiosités les plus intéressantes de Paris », écrivait un journaliste en juillet 1883. Victor Hugo ne se laissa pas non plus prendre la visite de la statue de la liberté et monter les escaliers à son intérieur. Il a même pris un petit Morceau de la Statue « en souvenir de sa glorieuse visite“, mais a laissé pour cela les mots forts: « C’est l’ange de la liberté, c’est le géant des lumières“. La Statue finie fut ensuite démontée, emballée dans deux cents caisses et expédiée à travers l’Atlantique.[15] 

Aussi à cette image est un panneau d’information spécial pour les enfants. C’est sans doute aussi la raison pour laquelle il existe à Paris trois versions-bien sûr plus petites – de la statue de la liberté gibt…So peut être liée à la connaissance préalable des enfants ou susciter leur intérêt.[16]

Pour l’époque glorieuse de la » belle époque  » se trouve L’image de Louis Beroud, dont on peut voir un extrait ici.

Le dôme central de la « galerie des Machines », construite pour l’Exposition universelle de 1889, située sur le Champ de Mars, entre L’Ecole militaire et la Tour Eiffel, doit également sa création à l’Exposition universelle.  La construction du dôme n’était pas un lieu de présentation des machines, mais un lieu de rencontre central de toute l’Exposition universelle.  Ici, on met en scène la diversité du public: les élégantes dames et Messieurs de la Bourgeoisie, L’officier, les visiteurs des provinces et des colonies présentés en costume national.  La construction en métal et en verre et les dorures abondantes doivent montrer la modernité et la prospérité de la France.[17]

 Le Chat Noir (La gueule de bois noire) était un célèbre cabaret parisien à Montmartre de 1881 à 1897.  C’était à la fin du XIXe siècle un lieu de rencontre de nombreux chanteurs, artistes, écrivains et acteurs, et est devenu L’incarnation même de la Parise Bohème. Au musée Carnavalet, on peut bien sûr voir la célèbre affiche du cabaret de Théophile Alexandre Steinlein, mais aussi le panneau publicitaire en tôle qui se trouvait à l’entrée.

C’est une tirelire de la société Chocolat Menier qui, vers 1900, était l’une des chocolateries les plus importantes au monde. Le siège de L’entreprise était à Noisiel, sur la Marne, où réside Aujourd’hui Nestlé/France – un extraordinaire Monument de l’architecture industrielle qui s’étend sur le château de Chenonceau. Le succès des chocolats Menier reposait essentiellement sur la stratégie publicitaire révolutionnaire de l’époque, à laquelle ces Tirelires faisaient partie.[18]

Il doit déjà avoir une expérience particulière avec un morceau brut discret de Liège lorsqu’il est exposé au musée Carnavalet. Il en est de même: il S’agit D’une partie de l ‘ « isolement phonétique » qui couvrait les murs de la chambre de Marcel Proust, au premier étage de la maison 102, boulevard Haussmann. C’est là que vivait l’auteur de » à la recherche du temps perdu  » de 1907 à 1919.

Proust avait des habitudes de travail inhabituelles: il se leva vers 13h ou 14h et se coucha à l’aube. Les panneaux de Liège devaient protéger le Proust très sensible au bruit des bruits de la rue et des voisins. Au musée Carnevalet, Proust ne se contente pas de voir ce morceau de Liège, il y a aussi le lit et d’autres meubles.[19]

Voici une affiche de la Première Guerre mondiale. La population est invitée à réserver le vin pour les soldats, les « poilus ».

Cela a déjà quelque chose de sympathique Folklorique. Mais en passant devant le Père Lachaise, à Paris, par le long mur aux noms sans fin des morts de la guerre, ou en passant sur L’Autoroute de l’Est par les nombreux panneaux indiquant des batailles sanglantes de cette guerre, on peut voir directement à quel point cette guerre, appelée « la Grande Guerre » en France, a été terrible et combien elle est encore profondément gravée dans la mémoire collective de la Nation.[20]

Les » années D’or  » de Paris sont brillamment représentées par la salle de bal de l’hôtel Wendel. Il ne s’agit pas d’un hôtel au sens allemand, mais du Palais de ville d’une riche famille industrielle, situé sur le Quai de New York à Paris. Les peintures murales de L’artiste catalan José Maria Sert couvraient le plafond et les murs de la grande salle, à l’exception des trois fenêtres qui s’ouvraient sur la Seine.

Voici un petit extrait avec la naissance de Vénus d’une coquille. Un ensemble grandiose qui se trouve au musée Carnalvalet depuis 1989.

Au moment de l’occupation, il y a quelques coupures de presse contemporaines de la Presse officielle de Vichy. Ils étaient régulièrement remis au musée pour y faire de la propagande pour le régime et Pétain. Voici une photo de la visite de Pétain à Paris, le 26 avril 1944, à l’occasion des Bombardements alliés du 21 avril, qui, en prévision du débarquement en Normandie, concernaient les infrastructures de transport, mais aussi de nombreuses victimes civiles. Pétain a d’abord été reçu en tous les honneurs par le cardinal parisien Suhart et a participé à une Messe en mémoire des victimes. Puis, depuis le balcon de la mairie de Paris, il a prononcé un discours à la grande foule qui s’y est rassemblée.[21]

Bien sûr, la propagande de Vichy est à l’œuvre ici aussi, mais selon le jugement D’historiens sérieux, Pétain, vainqueur de Verdun, avait conservé jusqu’à la fin une popularité considérable, qui s’est encore manifestée lors de cette visite à Paris.[22]  Il est tout de même remarquable que le musée ne renonce pas à cet épisode volontiers passé et plutôt embarrassant, car il contredit le mythe répandu de la France unie dans la lutte contre l’occupant. Quoi qu’il en soit, il est à noter que le 26 avril 1944, une grande foule acclamait Pétain. Exactement quatre mois plus tard, le 26 août 1944, une grande foule acclamait de Gaulle à l’occasion de la libération de Paris. [23]

Plaque commémorative de la libération de Paris
Chaussure aux couleurs des drapeaux alliés. Donné à la ville de Paris par la cordonnerie Manoukian « en mémoire de la libération de Paris 19-26 août 1944. Vive la France et ses Alliés »

Ce tableau de Robert Humblot de 1956 représente la chanteuse et actrice Juliette Gréco à l’occasion d’un Gala de la Union des artistes la même année. C’est une icône de l’existentialisme français de l’après-guerre. Elle a ouvert ses portes en 1947 Le Tabou, une cave dans le quartier Latin où Cocteau, Gaston Gallimard, François Mauriac, Jean Genet, Simone Signoret, Marlene Dietrich, Orson Welles, Truman Capote Et bien d’autres se sont déplacés. Les paroles de leurs premières chansons sont de Jean-Paul Sartre, Jacques Prévert et Raymond Queneau, la musique de Joseph Kosma, qui a particulièrement connu le succès en tant que compositeur de musiques de films. Gréco n’a jamais atteint la popularité D’Édith Piaf, mais elle incarne, comme presque personne d’autre, la France intellectuelle de l’après-guerre.

                                     Cartier-Bresson: Brasserie Lipp, Saint-Germain-des-Prés, 1969

Quelle merveille le photographe Henri Cartier-Bresson a capturé avec cette photo la rupture des générations de 1968/69! Cartier-Bresson a également consacré l’exposition inaugurale du musée rénové: Henri Cartier-Bresson-Revoir Paris (jusqu’au 31 octobre 2021).

Affiches de la révolte de 1968 Atelier populaire dans L’école des Beaux-Arts de Paris occupée par des étudiants[24]

Entre-temps et/ou à la fin, un repos est proposé dans les cours de l’hôtel Carnavalet. Il y avait un grand Café (Les jardins D’Olympe).

Photo de Véronique Delacroix: http://blogpdj.info/2021/10/01/la-reouverture-de-carnavalet/

Avec les conditions météorologiques appropriées, c’est un merveilleux lieu de repos dans le Marais animé.

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Il y a libre-service. Sa nourriture se trouve dans de petits récipients en métal qui me rappellent un peu les pots Quakers de l’après-guerre. Mais entre ce qui était/est contenu dans ce temps-là et maintenant ici en termes de goût et d’esthétique, il y a des mondes….  


Remarques

[1] https://twitter.com/ltdla/status/1353676110618308618 Dans le supplément spécial de Le Point (Carnavalet. Renaissance d’un musée) il est question de 3800 objets exposés et 625000 objets dans le dépôt.

[2] Image suivante de: https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-bras-de-fer-autour-de-la-plaque-au-negre-joyeux-31-05-2019-8083749.php

[3] Voir entre autres: Didier Rykner, Enseigne « Au Nègre Joyeux » : la Mairie de Paris réarrange l’histoire à sa façon.In: la tribune de l’art du 7.1.2020. Généralités sur ce thème: Ortwin Ziemer et Séverine Maillot, Bildersturm postcolonial https://dokdoc.eu/politik/5869/postkolonialer-bildersturm/

[3a] Voir l’article de Blog « Le Faubourg Saint-Antoine, le quartier de L’artisanat du bois » https://paris-blog.org/2016/04/04/der-faubourg-saint-antoine/

[4] Pour Ledoux, voir aussi: https://paris-blog.org/2020/06/01/ledoux-lavoisier-und-die-mauer-der-generalpaechter/ et  https://paris-blog.org/2020/06/15/die-mauer-der-generalpaechter-2-die-vier-erhaltenen-barrieren-von-ledoux/ et https://paris-blog.org/2019/07/14/die-grosse-saline-von-salins-les-bains-und-die-koenigliche-saline-von-arc-et-senans-unesco-weltkulturerbe-im-jura/

[5] Rousseau, voir aussi: https://paris-blog.org/2020/09/10/die-rousseau-sammlung-des-museums-jacquemard-andre-im-ehemaligen-koniglichen-kloster-chaalis/v et https://paris-blog.org/2020/09/01/der-park-jean-jacques-rousseau-in-ermenonville-der-erste-landschaftspark-auf-dem-europaeischen-kontinent-und-die-erste-begraebnisstaette-rousseaus/  A cela s’ajoute le rapport prévu sur le culte des grands hommes au Panthéon.

[6] https://histoire-image.org/fr/etudes/serment-jeu-paume-20-juin-1789

[7] Voir:  https://www.paris.fr/pages/5-oeuvres-incontournables-a-decouvrir-au-musee-carnavalet-17279

[8] Voir p. ex.  https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/03/la-france-peu-coherente-patrie-des-droits-de-l-homme_6062003_3232.html

[9] https://www.deutschlandfunk.de/vor-225-jahren-olympe-de-gouges-tritt-fuer-die-rechte-der.871.de.html?dram:article_id=365657

[10] Voir par exemple: https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/07/22/la-france-condamnee-par-la-cedh-pour-la-retention-d-une-malienne-et-de-son-bebe_6089236_3224.html et https://www.lacimade.org/la-france-condamnee-par-la-cour-europeenne-des-droits-de-lhomme/ et https://www.zeit.de/gesellschaft/zeitgeschehen/2020-07/menschenrechte-migranten-frankreich-urteil-europaeischer-gerichtshof-fuer-menschenrechte

[11] https://de.wikipedia.org/wiki/Johann_Jakob_Hauer

[12] https://www.napoleon.org/jeunes-historiens/napodoc/43085/

Portrait de Napoléon suivant: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Carnavalet_-_Napol%C3%A9on,_by_Lefevre_01.jpg

[13] Voir l’article de Blog à ce sujet https://paris-blog.org/2021/07/21/auf-der-a-4-autoroute-de-lest-von-saarbrucken-nach-paris-eine-fahrt-durch-die-deutsch-franzosische-geschichte-teil-2-von-der-voie-sacree-uber-reims-bis-meaux-paris/  Un article spécial sur la bataille de Champigny et sa réception en France et en Allemagne est prévu.

[14] En savoir plus sur la chute de la colonne Vendôme et le rôle de Courbet sur ce Blog: https://paris-blog.org/2021/06/14/150-jahre-abriss-der-vendome-saule-durch-die-commune-teil-2-der-fall-der-saule-und-der-fall-courbets/

[15] https://paris-blog.org/2017/02/23/die-freiheitsstatue-von-new-york-und-ihre-schwestern-in-paris-teil-2-die-vaeter-von-miss-liberty/

[16] https://paris-blog.org/2017/03/01/die-freiheitsstatue-von-new-york-und-ihre-schwestern-teil-3-die-freiheitsstatuen-von-paris/

[17] Nicolas Courtin, le dôme central à l’exposition universelle de 1889. In: l’histoire par l’image, septembre 2004.   https://histoire-image.org/de/etudes/dome-central-exposition-universelle-1889

[18] La Chocolaterie Menier voir aussi: https://paris-blog.org/2019/05/23/le-chocolat-menier-1-die-schokoladenfabrik-in-noisiel-an-der-marne-repraesentative-fabrikarchitektur-und-patriarchalischer-kapitalismus-im-19-jahrhundert/ et https://paris-blog.org/2019/06/01/le-chocolat-menier-2-die-villen-der-familie-im-8-arrondissement-von-paris-und-das-grabmal-auf-dem-pere-lachaise/

[19] Voir: https://www.liberation.fr/culture/2010/07/30/dans-le-bordel-de-marcel_669289/

[20] Voir: https://paris-blog.org/2018/11/11/paris-11-november-2018-paris-begeht-den-100-jahrestag-des-waffenstillstands-november-2018/ et https://paris-blog.org/2021/07/09/auf-der-a-4-autoroute-de-lest-von-saarbrucken-nach-paris-eine-fahrt-durch-die-deutsch-franzosische-geschichte-teil-1-von-saarbrucken-uber-verdun-bis-zur-voie-sacree/ et https://paris-blog.org/2021/07/21/auf-der-a-4-autoroute-de-lest-von-saarbrucken-nach-paris-eine-fahrt-durch-die-deutsch-franzosische-geschichte-teil-2-von-der-voie-sacree-uber-reims-bis-meaux-paris/

[21] https://www.youtube.com/watch?v=508EWoNE4fM

[22] Voir par exemple Jean-Jacques Becker, Pétain. Dans:  Dictionnaire historique de la vie politique française au XXe siècle.  Paris, PUF, 1995, page 787.

[23] Voir l’article de Blog à ce sujet: https://paris-blog.org/2019/05/02/napoleon-de-gaulle-und-victor-hugo-notre-dame-die-geschichte-und-das-herz-frankreichs/

[24] Voir aussi: https://paris-blog.org/2018/05/01/50-jahre-mai-1968-plakate-der-revolte-eine-ausstellung-im-musee-des-beaux-arts-in-paris/

Autres contributions prévues

Champigny-sur-Marne: la dernière grande bataille de la guerre franco-allemande de 1870/1871 et un lieu de mémoire franco-allemand

La statue équestre D’Henri IV sur le Pont Neuf

Le panthéon des grands hommes (et des moins grands) et des quelques grandes femmes, partie 2: le culte des grands hommes

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